Les inégalités économiques

       La proportion d’afro-américains sous le seuil de pauvreté est restée inchangée, il est de à 24.9%. En revanche la communauté blanche a vu sa situation s'améliorer, avec un taux qui est tombé à 8,3 %, contre 8,7 % en 2004.

Les noirs ont une espérance de vie moins élevée que les blancs 72 ans contre 78 ans. Leur taux de chômage des noirs est de 13,3% contre 8.5% pour les blancs. Ils sont également les plus touchés par l'inégalité des revenus (33916 dollars par an pour les noirs contre 54920 dollars par an pour les blancs dans les foyers moyens).

Au bas de cette hiérarchie, on retrouve surtout des Afro-Américains, formant l’un des groupes les plus vulnérables, les Afro-Américaines connaissent souvent une misère profonde qui s’exprime par une pauvreté scolaire et sanitaire aussi bien que financière. Pour s’en sortir, les femmes de cette communauté, qui peuvent rarement s’offrir l’inscription dans une bonne école, doivent suivre un parcours du combattant qui brise la plupart d’entre elles. Il faut résister à la violence, à la drogue, à la prostitution, au sexisme, aux gangs, au racisme, travailler plus dur que les autres pour combler les lacunes d’une éducation publique déficiente, être brillante et enfin obtenir une bourse universitaire. C’est comme essayer de courir dans la boue sans se salir. Si on tombe une seule fois ou si les autres nous éclaboussent, tout est fini.

De cette pauvreté scolaire et de la pauvreté financière découle la troisième plaie des Afro-Américaines, sans doute la pire puisqu’elle leur coûte parfois la vie: la pauvreté sanitaire. La prise en charge de frais médicaux ne se fait que par le biais de polices d’assurance acquises soit à travers un employeur, soit en payant des mensualités exorbitantes.


        Les femmes noires, victimes des clichés qui reflètent tristement la réalité, sont presque toujours assimilées à des "pauvres" par les médecins qui évitent de leur prescrire des remèdes coûteux. Des études montrent que les traitements efficaces contre certaines maladies du cœur, même lorsqu’ils sont peu chers, sont plus rarement prescrits aux femmes, aux Afro-Américains et aux pauvres qu’aux blancs, en raison des préjugés du corps médical et des injustices du système de couverture sociale.

Comble de la discrimination raciale, la recherche médicale elle-même est presque exclusivement orientée vers les femmes blanches, qui représentent une source de revenus bien plus étendue et stable que les patientes de couleur.


         Vainqueur de la course à la Maison Blanche grâce aux Noirs, qui ont voté à 95 % pour lui, mais aussi grâce aux autres minorités et aux ouvriers blancs d’abord acquis à sa concurrente démocrate Hillary Clinton, Barack Obama n’entend pas heurter de front les 55 % d’électeurs blancs qui lui ont préféré le républicain John Mc Cain. « Comme tous les présidents démocrates depuis 1954, rappelle Ndiaye, il a été élu avec une minorité de voix blanches ».Le président Obama ne mettra donc pas au point un plan de sauvetage spécifique pour les Africains-Américains. Mais en promettant une remise à niveau des écoles publiques pour qu’elles ne soient plus des dépotoirs, il avantage les Africains-Américains qui les fréquentent massivement, car les Blancs sont éduqués dans des établissements privés. En inventant un système de protection sociale pour les 45 millions d’Américains qui en sont dépourvus, ce sont les gens de couleur qui en bénéficieront le plus, car ce sont eux qui se trouvent sans accès aux soins médicaux et sans retraite.

Barack Obama se soucie des pauvres et ceux-ci sont d’abord noirs. Ainsi contourne-t-il habilement la question raciale et pourrait-il stopper l’augmentation des inégalités aux États-Unis, ininterrompue depuis la « révolution conservatrice » initiée par le président Ronald Reagan. L’attente que de telles promesses suscitent chez des dizaines de millions de Noirs et de Blancs est énorme, tant est puissante l’aspiration à une Amérique moins meurtrie par les divisions ou la peur et, bien sûr, sans ghettos. Et tant demeure d’actualité le bouleversant negro-spiritual « Let my people go ».

Le premier à utiliser l'expression Affirmative action est le président américain John Fitzgerald kennedy ; elle fut ensuite reprise par son successeur à la Maison Blanche, Lyndon Johnson. Leur idée était que, malgré les lois en faveur de l'égalité, les Noirs resteraient en retard par rapport au reste de la population américaine. Le but était de faire en sorte que les Noirs soient davantage représentés dans les emplois qualifiés, les universités, les médias, etc. Dès les années 1960, des emplois préférentiels sont mis en place. Mais il ne s'agit en aucun cas d'une politique de quotas : en 2003, la Cour Suprême a condamné le principe des quotas comme étant contraire à l'égalité devant la loi et à la libre concurrence. Les résultats sont jugés convaincants aux États-Unis : en 1960, 13 % des Afro-Américains appartenaient aux classes moyennes, ils sont 66 % en 2000. Les disparités ethniques sont d'ailleurs beaucoup plus fortes en Amérique latine qui a pourtant une réputation de métissage.

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